A propos du livre d'Arnaud Tellier, Expériences traumatiques et écriture, Ed. Anthropos, 1998.
"Le fil rouge de ce travail est cette hypothèse selon laquelle l'écriture consécutive au traumatisme serait une écriture à visée curative. Celui qui écrit est alors poussé par une nécessité impérieuse. Il s'agira dès lors pour l'écrivant de mettre en marche un travail de liaison, de reconstruction. L'écriture surgit parce qu'il y a l'impossibilité de l'oubli et l'impossibilité de l'intégration. Dans cet entre-deux imposé par le réel traumatique l'écriture advient.
La vertu curative de l'écriture semble principalement liée à une fonction cathartique. Il s'agirait de parvenir à une abréaction par élaboration symbolique. "Ce travail de liaison tend à diluer les souvenirs traumatiques, à en émousser l'action, à en relativiser l'impact psychique" écrit A. Tellier. Face à l'évènement traumatique qui fragmente le sujet, le démolit ou va jusqu'à le nier, l'écriture s'impose comme un travail psychique de "renouage", de liaison. Elle viendrait en quelque sorte remédier aux effets destructeurs du traumatique, et participerait à la reconstruction d'une activité fantasmatique. Ecriture paradoxale cependant; car le traumatique en tant que réel implique généralement l'impossibilité de sa saisie par le symbolique. Pourtant une issue semble possible par l'écriture, en "grattant" justement là où ça fait mal. Le remède serait dès lors dans le mal lui-même, quand celui-ci parvient à s'écrire." Arnaud Boeglen extrait de http://www.carnetpsy.com/Archives/Ouvrages/Items/cp42a.htm

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